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LA LCJQ EN BREF
29 avril 2008

La FCQ prend position sur les bagarres à la crosse

fcqPosition de la Fédération de crosse du Québec relativement à la bagarre en crosse.
Dans les débats actuels qui ont cours au hockey, et parfois encore à la crosse, la Fédération de crosse du Québec émet ici sa position relativement aux bagarres à la crosse.

Introduction

La Fédération de crosse du Québec est un organisme qui est subventionné par le Ministère de l’Éducation et qui s’inscrit dans le cadre des programmes éducatifs et sportifs de ce ministère. La fédération entretient avec ce ministère (sa Direction des Sports et sa Direction de la Sécurité) des programmes et activités de partenariat qui visent à la fois la promotion du sport et la sécurité des participants.

D’autre part la Fédération de crosse du Québec signe des accords de partenariat avec ses membres et partenaires pour assurer la saine gestion des activités en crosse.

1. Les protocoles avec les partenaires
La Fédération de crosse du Québec, à chaque année, signe des protocoles d’entente avec ses partenaires (ligues, associations,) afin de tenter de clarifier les processus de gestion des activités des ligues, associations et partenaires et afin de bien camper les responsabilités de la fédération.

Les protocoles actuels font état de l’atteinte de buts généraux :

«
Mettre l’accent et insister sur le jeu propre, le fair play, l’esprit sportif, la sécurité physique et psychologie des joueurs et le respect entre tous les intervenants;
reconnaître le bien fondé de la robustesse et de l’esprit de compétition à la condition expresse et absolue qu’ils soient canalisés dans les limites permises par les règles de jeu;
être le moteur du développement de la crosse aux niveaux mineurs.
»

Les protocoles inscrivent, dans leurs responsabilités que les ligues et associations « veillent à ce qu’elles mêmes, les équipes, les joueurs, les entraîneurs, les dirigeants d’équipe et les administrateurs se conforment à ses propres règlements généraux, y compris ses cinq annexes : guide de sanction, règles de jeu, protocole d’entente avec la FCQ et contrat des joueurs et codes d’éthiques.

Les termes du partenariat avec les ligues sont clairs et définis dans le cadre de protocoles formels.

2. Le point de vue de la fédération
La FCQ n’est pas partie prenante des décisions relatives aux contenus des guides de sanctions des ligues mais veut, absolument, à titre d’organisme de régie, émettre son point de vue dans le débat qui a cours actuellement concernant les bagarres à la crosse.

2.1 La bagarre fait-elle partie du jeu?
Les arguments qui circulent souvent sont à l’effet que la bagarre « fait partie du jeu dans les sports de contact ». Nous inscrivons notre désaccord formel et total face à cette opinion erronée.

1; la bagarre est une infraction aux règles de jeu;
2; la bagarre n’est pas une habileté (« skill ») liée aux techniques ou aux tactiques du sport de la crosse; nulle part dans les documents du PNCE pour les entraîneurs est-ce que la bagarre est mentionnée comme un outil technique ou tactique acceptable;
3; la bagarre est une agression à l’endroit d’un adversaire qui va à l’encontre de tous les documents qui sont mentionnés à tous les protocoles d’entente avec la fédération;
4; la bagarre est un geste dont l’objectif (blesser l’adversaire) porte directement atteinte à la sécurité physique et psychologique des participants;
5; la bagarre est un geste qui entraîne la perte de la couverture d’assurance accident si les participants se délestent de l’équipement prévu aux règles de jeu;
6; la bagarre est une action qui a pour conséquence directe d’arrêter le jeu; elle ne fait pas partie du jeu, elle l’arrête, elle le paralyse, elle le nie; tous les athlètes doivent arrêter de jouer quand deux d’entre eux décident de se battre; il n’y a plus de jeu;
7; la crosse est un sport dans le quel les contacts réglementés sont permis; ce n’est pas un sport de combat sans règles; la bagarre, en crosse, n’est aucunement régie ou réglementée comme elle l’est dans tous les sports de combat; en crosse elle est une infraction et une agression pures et simples.
8; il est totalement irresponsable sur le plan civil, et éducatif, d’introduire des notions de sports de combat dans un sport de contact et de les laisser sans aucune forme de régie ou de gouvernance.

Nous affirmons que la bagarre ne fait pas partie du jeu. Quand elle survient elle est la conséquence de l’absence de discipline des athlètes qui, se substituant aux officiels, veulent « régler des comptes » ou « diminuer le nombre de cheap shots » en enfreignant tout simplement les règles de jeu. Les officiels sont là justement pour faire appliquer les règles. Il n’appartient pas aux joueurs, qui qu’ils soient, d’être ‘’juges’’ ou ‘’justiciers’’ à leur convenance. Lorsqu’on laisse libre cours à cet état de fait on s’aperçoit que rapidement les ‘’juges ou justiciers’’ deviennent des agresseurs ou des hors la loi qui se cachent sous le ronflant titre de ‘’policiers’’ ou de ‘’protecteurs’’ qui ne respectent plus les règles qu’ils prétendent défendre.

Marquer des buts, faire des passes, effectuer des tirs précis, donner des mises en échec, assurer des circulations tactiques, récupérer des balles libres, gérer des avantages numériques, structurer des sorties de zone, contrer un adversaire à un contre un, déjouer un adversaire à un contre un, planifier des écrans ou des bloques et des sorties de bloque, gérer les processus de changements de joueurs, assurer un équilibre entre l’offensive et la défensive, assurer la garde de son but, voilà des éléments qui font partie du jeu et qui lui donnent un sens.

Se battre est un comportement délinquant, une action délictuelle qui empêche le déroulement normal du jeu et qui enfreint l’esprit du sport. La bagarre ne fait pas partie du jeu; c’est de l’anti-jeu.

2.2 Est-ce que la bagarre est un outil crédible pour diminuer le nombre de « cheap shots »?
Plusieurs arguent, trop souvent encore, que si on permettait aux joueurs de se battre il y aurait alors un effet dissuasif à l’endroit de ceux qui se permettent des « cheap shots » ou des gestes non détectés par les officiels lors de matches de crosse. Une bonne correction les ferait réfléchir, entend-on souvent.

Bien que cet argument semble alléchant en surface il ne résiste aucunement à l’analyse parce que tous les administrateurs responsables disposent déjà de beaucoup d’autres ressources que la bagarre si ils veulent, réellement et de façon crédible et efficace, mettre fin à la pratique des « cheap shots ».

Les ligues, qui actuellement n’ont aucune donnée crédible sur les auteurs et le nombre de « cheap shots », ont des observateurs à chaque match qui peuvent facilement faire rapport des « cheap shots » qui seraient « donnés » sans que les arbitres ne les aient vus. Sur la foi du rapport de ces observateurs neutres les ligues peuvent alors suspendre les auteurs de ces gestes inacceptables.

Chaque équipe peut très facilement identifier auprès des gestionnaires des ligues les adversaires à surveiller qui ont recours à la pratique des « cheap shots ». Dénoncer une pratique anti-sportive implique évidemment, aussi, le courage de dénoncer celui qui y a recours si on veut que cette pratique incorrecte cesse.

Toutes les équipes ont des entraîneurs certifiés qui, de façon éducative, peuvent très bien interdire cette pratique auprès de leurs propres joueurs et sanctionner les fautifs sans pour autant abdiquer leurs responsabilités et espérer que quelqu’un d’autre ne le fasse à leur place.

Et finalement les athlètes qui veulent vraiment faire du sport peuvent très facilement comprendre que la dignité d’un sportif ne passe pas par la pratique des « cheap shots ».

Les ‘’cheap shots’’ne font pas plus partie du sport de la crosse que la bagarre. Un ‘’cheap shot’’ est une infraction; et on ne corrige pas une faute par une autre.

Légitimer la bagarre pour enrayer le nombre de «cheap shots » équivaudrait à armer tous les passagers d’un avion afin de déjouer les projets de détournement d’avion de terroristes potentiels ou, aussi, à armer tous les clients d’une banque afin de décourager les auteurs de braquages potentiels….Est-ce que dans un bain de sang une ‘’bonne correction’’ ferait vraiment réfléchir les auteurs d’un braquage de banque ou de détournement d’avion?

2.3 Est-ce que la bagarre est un outil pour promouvoir la crosse?
Plusieurs arguent aussi que la bagarre attire les foules et permet aux gestionnaires des équipes ou des ligues de rencontrer leurs dépenses ou de boucler leurs budgets…

La réponse évidente à la question, quand on regarde certaines autres stratégies commerciales dans certaines autres activités, c’est que oui, la bagarre est « vendeuse » et « « rentable » …mais à courts termes.

Par contre, d’une part, nous ne retrouvons pas d’objectifs commerciaux dans les buts et objectifs des ligues et associations amateurs liées par voie de protocole avec la Fédération de crosse du Québec et ne comprenons pas, d’autre part, pourquoi des objectifs non identifiés (rentabilité financière, attirer des foules, boucler des budgets) auraient plus de poids que des objectifs éducatifs et sportifs effectivement identifiés.

Si la bagarre est vendeuse il faut se demander à quel public on veut s’adresser et surtout pourquoi notre sport aurait à faire sa promotion en « vendant » un élément illégal qui ne fait pas partie des habiletés de ce sport.

C’est certain que la bagarre et la violence vont attirer des spectateurs; d’autres activités l’ont démontré. Mais en ce faisant ces gestionnaires ou promoteurs ont permis à tous de voir quels étaient leurs intérêts véritables et quelles définitions réelles ils donnaient aux notions de fair-play, de respect, de sécurité, de compétition, d’éducation et du sport lui-même

La Fédération de crosse du Québec affirme qu’on ne devrait pas faire la promotion du sport de la crosse en encourageant la bagarre. Et la meilleure façon de la décourager est d’envoyer un message très clair à ceux qui se battent; il importe de mettre de l’avant et de maintenir des sanctions significatives à l’endroit de tous ceux qui se battent en crosse.

La crosse est un sport de règles; elle n’est pas un sport de combat non réglementé.

La Fédération de crosse du Québec est un organisme de régie et d’éducation qui ne peut, en aucun temps et d’aucune façon, s’associer à la promotion, en crosse, de comportements belliqueux, délinquants, non régis, non organisés et non réglementés.

Conclusion
Il importe de savoir que tous les guides de sanctions, en crosse mineure, au Québec et à travers tout le Canada, sont conçus de façon à expulser des compétitions dûment sanctionnées les athlètes qui se battent. Cette tendance a cours parce que tous les dirigeants de toutes les associations provinciales de crosse estiment que la bagarre ne fait pas partie du jeu et que ceux qui se bagarrent ne méritent tout simplement pas le privilège de jouer à la crosse.

Cette décision éducative, civique et stratégique a justement pour objectif de préparer le terrain de façon à ce que, dans un avenir très rapproché, l’Association canadienne de crosse intervienne, partout à travers le Canada, afin de modifier les pénalités liées aux bagarres à la crosse. Et afin d’expulser du match ceux qui se bagarrent.

La Fédération de crosse du Québec affirme que la bagarre ne fait pas partie du jeu et encourage ses membres bien plus à faire la promotion de la crosse, et de ses éléments positifs, que de céder à la tentation d’en promouvoir les caractères illégaux à des fins commerciales ou fallacieusement éducatives.

A partir d’avril 2008 la Fédération de crosse du Québec n’offrira pas de membership aux ligues ou associations qui, d’une façon ou d’une autre, modifieront leurs guides de sanctions afin de rendre la bagarre acceptable ou afin de la légitimer avec des pénalités non signifiantes.

Avril 2008.

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